
L’enjeu de l’usage des données dans l’industrie du transport
L’open-Data et la transparence
Dans son étude sur “Comment l’ouverture des données impacte-t-elle les stratégies des entreprises de transport public ?”, Elisabeth Hart témoigne d’une nouvelle manière de concevoir la stratégie des entreprises du transport. Elle vient notamment nous rappeler que la législation joue un rôle de plus en plus moteur dans les relations entre organisations donneuses d’ordres et les entreprises du transport. Par exemple, la loi Macron du 6 août 2015 et la loi Lemaire du 7 octobre 2016 demandent aux organisations publiques de rendre leurs données réutilisables et accessibles. Cette demande a pour conséquence de générer des attentes en termes de fourniture de données et de KPIs de plus en plus grandes envers les entreprises du secteur. Les nouveaux contrats génèrent souvent des demandes de libération de la données des entreprises du transport vers de les plateformes d’Open-Data.
En 2019, La DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France) a déployé ses attentes quant à « la transparence et la qualité de service » liées au registre des transporteurs routiers.
Cette initiative s’aligne avec l’engagement du Président de la République Française de renforcer l’efficacité comme la communication transparente de l’action publique auprès des citoyens et des usagers. La conséquence est que, depuis 2020, des indicateurs de qualité de service basés sur la performance et la satisfaction des usagers doivent être mesurés et rendus publiques. Cette démarche touche principalement les réseaux de services publics en relation avec les usagers.
Un bon exemple d’entreprise ayant déployé une démarche responsable et transparente sur ses données est la SNCF. 10h11 a accompagné l’entreprise dans la conception du plus grand dashboard d’Europe avec plus de 100 sets de données synchronisés et rendus publiques au siège social du Groupe ferroviaire. Cette initiative est à retrouver en vidéo ci-dessous et fait écho à la dynamique décrite plus en amont dans cet article :
La visualisation des données
Le monde de la politique a souligné et reconnu dernièrement que la visualisation des données est inhérente désormais à la planification comme au pilotage des transports. Madame Merkel, chancelière allemande, a annoncé il y a quelques mois la volonté de déployer un plan pour créer le “centre de données sur la mobilité” pour l’Europe.
L’intérêt d’une telle démarche est de recueillir et visualiser des data en temps réel émanants de sources multiples telles que l’industrie automobile, les transports publics ou encore de nouveaux “providers” de services de mobilité.
À l’échelle nationale, des laboratoires mènent des travaux à suivre. C’est le cas de l’équipe AVIZ de l’Inria qui a créé une librairie permettant de visualiser les flux sur un graphique de manière animée. La librairie Flownet est open source. Ou encore l’équipe du CNRS a sorti le site Mobiliscope pour représenter les data qui proviennent des enquêtes déplacements du Cerema.
Côté USA, c’est Uber qui a fait fort en publiant Kepler, la librairie de visualisation des données en “4d”.
Pour illustrer cette démarche de visualisation de données dans les transports, 10h11 a eu l’occasion de travailler sur des représentations efficaces et visuellement impactantes avec le Port de Bordeaux ou encore la Mairie de Paris.
Ci-dessous, vous retrouverez le cas concret du Port de Bordeaux en vidéo vous permettant de voir comment la visualisation des données permet de filtrer les imports – exports de marchandises en fonction du lieu, des années et des types de marchandises en quelques clics !
Ci-dessous, c’est le tracé des JO 2024 que vous pourrez imaginer en observant l’usage de la ville de Paris tel qu’il est fait par les runners parisiens eux-mêmes ! Une visualisation puissante et évolutive en fonction du niveau de zoom demandé par l’utilisateur.
Là aussi, l’information se filtre en quelques clics.