
GREEN IT : miser sur l’éco-conception (2/3)
Le Pôle Éco-conception qui est le centre de ressources national sur les meilleures pratiques en développement de produits intégrant l’environnement, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et l’économie circulaire, a réalisé une note de synthèse. Celle-ci clarifie les enjeux environnementaux de l’éco-conception avec trois démarches pouvant être menées simultanément dans un même projet :
- Le IT for Green : Correspond à une solution numérique conçue pour réduire un problème environnemental. L’impact environnemental de l’éco-solution doit être beaucoup plus faible que les bénéfices que celle-ci génère sur l’environnement.
- Le GreenIT : Défini dans l’article 1.
- L’éco-conception : Correspond au fait d’intégrer la réduction des impacts environnementaux dès la phase de conception d’un service numérique avec une vision globale sur l’ensemble du cycle de vie. Cette démarche est portée par la direction RSE et les directions métier qui conçoivent les produits et services vendus par l’entreprise. L’écoconception est donc une pratique à adopter.
Des sociétés mettent en œuvre différentes missions visant à fabriquer et à commercialiser des produits intégrant des matériaux respectueux de l’environnement, plus économes, pouvant êtres réutilisés et recyclés. Par exemple, IBM a créé en 1991, le programme “Product Stewardship” pour éco-concevoir ses produits.
Aussi, WWF a publié un rapport sur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), qui regroupent les domaines de l’informatique, des télécommunications, et de l’électronique qui ont pris une place considérable dans notre quotidien.
« Les TIC représentent 13,5% de la facture électrique française et concentrent de nombreuses substances chimiques nocives pour l’environnement et la santé. »
Elles sont maintenant incontournables puisque leur bonne conception et utilisation peuvent permettre de réduire les effets négatifs des activités humaines sur l’environnement. Ces technologies pourraient contribuer réduire 98% des émissions de gaz à effet de serre.
Concernant les logiciels, ils sont obsolètes en moyenne au bout de 3 à 5 ans et demandent une grande consommation d’énergie. Toujours selon WWF, il ne faut donc pas faire systématiquement les mises à jour, désactiver les fonctions superflux (services Windows, etc.) et pour les développements internes, utiliser des motifs de conception logicielle, algorithmes, architecture du code, etc., qui réduisent les besoins en ressources matérielles.
Selon cette organisation, il est important de mettre en œuvre différentes actions afin d’allonger la durée d’utilisation de 3 à 6 ans pour les ordinateurs et de 18 et 36 mois pour les téléphones pour limiter la fabrication de nouveaux matériels. Cette organisation a ainsi proposé une check-list à mettre en oeuvre par les directions des systèmes d’information pour un SI éco-responsable :
- Repenser le système d’information en intégrant les données environnementales : Notamment au niveau de la gestion des services, systèmes, réseaux et données. Les utilisateurs doivent se sentir impliqués dans les processus dès lors que les modifications du SI impactent les usages. Les éléments techniques (virtualisation, logiciels d’extinction des postes de travail) peuvent permettre d’atteindre de meilleurs résultats mais ils ne constituent pas une solution suffisante.
- Sensibiliser les utilisateurs sur l’impact de leurs gestes quotidiens et créer des projets : Allongement de la durée d’utilisation des postes de travail, réduction du volume d’impression.
- Allonger la durée de vie des appareils : Sauter certaines versions de logiciel (notamment système d’exploitation), sans exclure les mises à jour de sécurité pour pouvoir utiliser le matériel plus longtemps.
- Économiser l’énergie : S’assurer que le matériel dispose d’un mode veille efficace (label Energy Star), les mettre en veille autant que possible, débrancher physiquement les alimentations électriques.
- Bien gérer la fin de vie des équipements : Favoriser la réutilisation (reconditionnement) et s’assurer que le matériel sera correctement dépollué et demander tous les éléments garantissant la traçabilité du traitement.
- Acheter responsable et selon nos besoins : Par exemple, du matériel d’occasion reconditionné (label Ordi 2.0), pour le matériel neuf privilégier les équipements porteurs d’un éco-label (EPEAT silver minimum pour l’informatique) et s’assurer d’une garantie minimum de 5 ans et que le matériel soit facilement mis à jour.
« Nous sommes en effet à un moment de bascule : le numérique peut tout autant augmenter notre empreinte écologique que nous apporter les opportunités pour la réduire et accélérer la transition. » – Pascal Canfin, Président de la commission Environnement du Parlement européen
Pour retrouver la première partie de l’article (1/3), merci de vous référer à ce lien et pour lire l’article suivant (3/3) à celui-ci.