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D(o)esign It Yourself, design with other

Nous assistons aujourd’hui à un retour du “Do It Yourself”. Le “Do it yourself” (DIY) est une appellation, qui peut être traduite en français par “Faites-le vous-même”, “Faites-le par vous-même”, “Fais-le toi-même”.

Elle désigne à la fois certains musiciens, mouvements culturels et activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques ou des objets artistiques, généralement de façon artisanale. Dans son ouvrage Makers, Chirs Anderson défini l’idée même du “ Do It Yourself “ dépassant la simple pratique du “bricolage” mais comme étant un état d’esprit, une pratique de vie, une pratique créatrice et exploratoire.

D’un point de vue de la création, cette mouvance DIY fait émergé plusieurs outils dont le logiciel libre Processing dédié à la programmation créative. L’environnement de développement Processing a été conçu par des créatifs, pour des créatifs, et est un des principaux environnements de création utilisant le code informatique pour générer des œuvres et créations multimédias.

De l’autoconstruction, à base de matière première, à l’utilisation des nouveaux outils numériques, en passant par le recyclage et le détournement, le design exemplifie bien des pratiques et des attitudes génériques et singulières d’une pratique DIY de la création de logiciels. Le renouveau du DIY entre de fait en résonance avec cet élan manuel numérique, mais une différence se joue. Au plaisir de faire et de créer, l’esprit DIY associe des valeurs éthiques. Au plaisir de créer son univers, il associe la volonté de le partager et de le construire à plusieurs, partager un champ d’expression et d’expérimentation.

La collaboration est au coeur du design dans la création et l’élaboration d’outils mais qu’en est-il du côté des utilisateurs ? Le design est encore maladroitement perçu par le grand public et les nouvelles formes de design telles que le design génératif, le design de services ou le design thinking, peuvent parfois être incomprises ou mal perçues. Raymond Loewy, designer industriel et graphisteFranco-Américain, estime que lorsque le goût du public n’est pas assez mûr pour accepter des solutions logiques mais encore trop déroutantes pour lui, la création atteint le stade MAYA (Most Avanced Yet Acceptable) que l’on peut traduire par “très osé mais encore acceptable”. Raymond Loewy explique que le dessin qui s’écarte brutalement du stade MAYA, fait courir un risque au fabricant. La médiation et la co-création dans le design créent une implication de l’utilisateur et du commanditaire dans des phases du processus : phases de co-création et d’interactions avec le dispositif. Alors l’utilisateur se sent plus libre avec le projet, il a une part de “responsabilité”. Ce phénomène réduit le risque d’acceptation des produits, des projets et des nouvelles formes de design. Si l’utilisateur connaît, il n’en a pas peur, car par nature, il va rejeter ce qu’il ne connaît pas ou ce qui lui parait trop éloigné de lui. Dans la plupart du temps, à partir du moment où cela implique un “don” de soi dans l’élaboration du projet, l’utilisateur acceptera le produit car il sait que le produit aura été pensé avec ses besoins, ses attentes. Par“don de soi”, cela peut aussi venir des sources et ressources par lesquelles l’utilisateur fait évoluer le projet.